Musée National de l’Automobile

Musée National de l’Automobile
Le Musée National de l’Automobile abrite la plus belle collection automobile du monde réunissant plus de 500 voitures d’exception. La célèbre collection Schlumpf des frères Schlumpf (560 automobiles de 98 marques différentes, pionnières de l’histoire de l’automobile, construites entre 1878 et 1918 dont 430 classées aux monuments historiques, le plus important ensemble d’automobiles antérieures à 1910 avec le musée Louwman de La Haye, une impressionnante collection de 14 Rolls Royce, et la plus importante collection Bugatti (plus de 120) au monde. Le musée, hébergé dans une ancienne usine de filature textile des frères Schlumpf datant de 1880, classée aux monuments historiques, s’étend sur plus de 20 000 m2.

Histoire
L’initiative de la collection et du musée revient à deux importants industriels alsaciens du textile du XXe siècle, les frères Schlumpf, Hans (1904-1989) et Fritz (1906-1992). Passionnés par les automobiles de collection, ils y consacrent frénétiquement une grande partie de leur fortune, durant les années 1960, au moment de leur succès industriel, à l’achat de voitures de collection aux quatre coins du monde et à leur restauration dans leur propre atelier spécialisé, dans le plus grand secret, avec une prédilection pour les Bugatti alsaciennes de l’Usine Bugatti de Molsheim.

Les frères Schlumpf, Hans (1904-1989) et Fritz (1906-1992).


En 1928, âgé d’à peine 22 ans, Fritz Schlumpf achète sa première Bugatti, avec laquelle il circule le week-end et participe à des courses automobiles.

Bugatti Royale 41 Esders

Cet amateur de voitures garde le contact avec l’entreprise alsacienne Bugatti au cours des années suivantes, sa passion de collectionneur ne se manifestant véritablement qu’à partir de 1961.

Jean Bugatti devant la Bugatti désignée pour Armand Esder (photo Famille Bugatti)

Schlumpf travaille comme courtier en laine et en 1929, son frère Hans, de deux ans son aîné, le rejoint dans l’entreprise de textile. En 1935, ils fondent la Société Anonyme pour l’Industrie Lainière (SAIL), qui commercialise de la laine. À la fin de la guerre, les deux frères rachètent plusieurs usines et filatures en Alsace, et vont jusqu’à prendre le contrôle de l’industrie textile dans l’Est de la France.

En 1957, ils acquièrent une manufacture de laine désaffectée en Alsace à Mulhouse pour y mettre en place leur propre musée de l’automobile : en l’honneur de leur mère bien-aimée et d’Ettore Bugatti, mais surtout pour Fritz Schlumpf lui-même. Car pour Fritz Schlumpf, collectionner des véhicules Bugatti est depuis longtemps une obsession.


À partir de 1961, il acquiert de nombreux véhicules classiques et s’élève ainsi au rang des collectionneurs les plus importants de voitures Bugatti. Les 560 automobiles restaurées sont abritées dans trois hangars tenus secrets de leur important site industriel, dans une ambiance Belle Époque, décorés de 500 répliques de candélabres du Pont Alexandre-III de Paris séparant Rolls Royce, Bugatti et autres marques.

John W. Shapespiere USA

Achat de la collection Bugatti de John W. Shakespiere USA
Pour avoir le plus grande collection de Bugattis au monde, Schlumpf écrit aux propriétaires de Bugatti du monde entier. Il trouve leurs adresses dans un registre de Hugh Conway du club anglais Bugatti Owners Club qui le met en contact avec le collectionneur américain John W. Shakespeare habitant Hoffman dans l’Illinois.

A partir des années 50, John W. Shakespeare se consacre aux véhicules Bugatti. Sa première voiture est une Bugatti Type 55 de 1932, puis il acquiert une Royale Type 41 Park Ward, troisième et dernier véhicule de client. Enfin, il achète douze Types 57, trois Types 55, ainsi que la voiture électrique personnelle d’Ettore Bugatti, Type 56 de 1931. Avec environ 30 véhicules Bugatti, Shakespeare est le détenteur de la plus grande collection mondiale de voitures Bugatti.

John W. Shakespeare devant le train emportant sa collection en Alsace

 

Schlumpf tient à posséder ces véhicules et les achète tous à Shakespeare pour la somme forfaitaire de 70 000 dollars américains. Mais le propriétaire en exige au moins 105 000 dollars. En 1963, Schlumpf fait alors contrôler la collection par le connaisseur de Bugatti, Bob Shaw, de l’Illinois. L’appréciation qu’il en donne est peu flatteuse : « La plupart des voitures se trouvent dans une partie du bâtiment dont le sol est sale, les fenêtres sont cassées, le toit fuit et des oiseaux y nichent. Chaque voiture est en partie démontée et aucune n’a roulé depuis au moins 18 mois. » Shaw déconseille à Schlumpf de les acheter, mais ce dernier s’obstine dans la négociation et offre désormais 80 000 dollars pour l’ensemble des véhicules.

Après d’âpres négociations, des menaces et des chantages mutuels, Schlumpf et Shakespeare se mettent d’accord un an plus tard sur la somme de 85 000 dollars (environ 720 000 dollars actuels), transport vers la France compris. Avec nos références actuelles, il s’agit d’une très bonne affaire et même d’une vraie aubaine.
Les trente véhicules Bugatti sont chargés dans un train et partent pour l’Alsace.

Le 30 mars 1964, les 30 véhicules Bugatti quittent leur abri à bord d’un train de la Southern Railway Ilinois en direction de la Nouvelle-Orléans, où ils seront chargés sur un cargo néerlandais. Une photo montre le train ouvert où ont été déposés ces nombreux véhicules rares. Quelques semaines plus tard, le cargo accoste au port du Havre où Fritz Schlumpf prend possession de son trésor. Son objectif de devenir le plus grand collectionneur de Bugatti du monde est ainsi presque atteint.

En 1965, les frères Schlumpf rendent publique l’existence de leur collection dans un petit communiqué de presse, et l’idée de créer un musée surgit. Mais ce musée imaginé par Fritz Schlumpf ne sera jamais officiellement ouvert.

Fritz Schlumpf devant la Bugatti Royale 41

En 1977, les deux frères sont sur le point de créer la surprise médiatique mondiale en ouvrant leur musée au public. Les billets, les cadeaux souvenirs sont déjà en place. Mais leur industrie prospère sombre dans la faillite en 1976, à la suite du premier choc pétrolier et de la mondialisation économique, qui condamne rapidement l’ensemble de l’industrie textile en Occident.
La collection est sauvée inextrémis et devient le Musée National de l’Automobile de Mulhouse.

Photos – Copyright : Association de Gestion du Musée National de l’Automobile – Mulhouse & Famille Bugatti

Informations pratiques pour le Musée National de l’Automobile
Musée National de l’Automobile
17 Rue de la Mertzau, 68100 Mulhouse
Tel : (+33) 03 89 33 23 23
Site officiel : En savoir plus…